Située sur l’île de Gorée, au large de Dakar, la Maison des Esclaves est l’un des lieux de mémoire les plus puissants et symboliques de l’histoire de la traite négrière transatlantique.
Édifiée au XVIIIᵉ siècle, elle est considérée comme la dernière esclaverie construite sur l’île — la première ayant été bâtie dès 1536 par les Portugais, premiers Européens à fouler le sol de Gorée en 1444.

Aujourd’hui, la Maison des Esclaves ne se contemple pas seulement : elle se vit comme une expérience profonde, où chaque mur et chaque escalier murmure les récits d’un passé douloureux.
Au cœur de ce lieu se trouve la “Porte du Non-Retour”, symbole universel de l’arrachement, de la souffrance et de la déshumanisation vécus par des millions d’Africains. Ouverte sur l’Atlantique, elle représente le dernier regard vers la terre natale avant la traversée vers l’inconnu.

La Maison des Esclaves est un espace de recueillement, d’émotion et de transmission, qui accueille chaque année des visiteurs du monde entier, ainsi que de nombreuses personnalités internationales touchées par la portée historique du lieu : Nelson Mandela, François Mitterrand, Jimmy Carter, Bill Clinton, George Bush, Lula da Silva, le roi Baudouin, la famille Obama, James Brown, Jimmy Cliff, et bien d’autres.

Le 22 février 1992, le pape Jean-Paul II marqua l’histoire du site de son discours mémorable :
« (…) des hommes, des femmes et des enfants noirs (…) ont été victimes d'un honteux commerce (…) Il convient que soit confessé, en toute vérité et humilité, ce péché de l’homme contre l’homme, ce péché de l’homme contre Dieu. (…) Nous implorons le pardon du ciel. »

Visiter la Maison des Esclaves, c’est vivre un moment fort, mémorable et profondément humanisant : un hommage à la résilience, un appel à la paix, et un engagement pour que jamais l’histoire ne s’efface.